C'est une croix de commémoration, suite à la troisième vague de Choléra en 1854, la plus généralisée et la plus meurtrière dans le département : du 5 mai au 20 septembre 1854 exclusivement, on compte 30 870 malades dans tout le département, provoquant 13 798 victimes. Dans le seul canton de Longeau, c'est Cohons qui eut le plus de victimes (19 hommes et 25 femmes), devant Aprey (7 hommes et 16 femmes), Longeau (5 hommes, 2 femmes, 3 enfants), Brennes (2 hommes et 5 femmes) et Baissey (2 hommes et une femme). Curieusement, les deux Verseilles furent épargnés. Dans le même temps, le percepteur de Longeau, Edme Faure, craignant les effets du fléau, s'enferme dans son grenier où il se fait livrer les repas hissés dans un panier. Mais à la fin de l'épidémie, afin de remercier le ciel de l'avoir épargné et pour commémorer l'événement, il fait ériger à ses frais une grande croix commémorative sur un point haut regardant Longeau, au dessus du village de Verseilles-le-Haut, sur le socle de laquelle il fait graver : " Aux victimes du choléra, 1854 ". La croix sera bénie le 2 mars 1861 (le lundi des Rogations), avec un grand concours de paroissiens tant de Longeau que de Verseilles. Mais le 22 juin 1861, soit seulement trois mois après ces événements, un ouragan dévastateur renverse la croix. Le généreux donateur la fait remonter, en rajoutant en haut de la colonne une boule de pierre évidée, sans doute à l'image de "la croix dominant le monde", sur l'équateur de laquelle on peut lire "Ouragan du 22 juin 1861". Le calvaire est à nouveau bénit le 26 mai 1862, mais sera de nouveau détruit plus récemment par un ouragan et restauré de nouveau vers la fin des années 1940.
CROIX DU CHOLLERA A VERSEILLES-LE-HAUT
Site et monument historique
VERSEILLES-LE-HAUT